Louis Bouvier remporte le concours pour l’installation d’une œuvre d’art sur la placette à l’intersection des boulevards Laurentien et Keller, dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.
Au printemps 2024, le Bureau d’art public a organisé un concours sur invitation pour créer une installation sculpturale avec des composantes lumineuses douces, complétant le concept paysager de « La forêt illuminée » – une mise en lumière des arbres matures situés du côté ouest du pont Lachapelle.
Ce concours incluait une consultation citoyenne à l’étape de l’analyse des propositions finalistes, une première démarche de cette ampleur pour le Bureau d’art public. Merci à tous les participantes et les participants !
Lors de la rencontre finale du jury qui a eu lieu à la fin 2024, la proposition de Louis Bouvier, intitulée Dramaturgie d’une intersection, a été recommandée. Le jury a salué l’ingéniosité de l’œuvre, intégrant la lumière de manière originale, avec des changements programmés au fil des saisons.
Marquant une première collaboration entre l’artiste et le Bureau d’art public, l’intervention donne à voir une installation sculpturale dont l’esthétique est ponctuée par des couleurs douces et des sujets intemporels. L’ensemble donne l’effet d’un univers onirique qui s’amplifie la nuit, alors que l’œuvre, tranquillement, s’illumine à la manière d’une lampe de chevet.
Louis Bouvier offre une proposition qui intègre autant l’histoire locale de Ahuntsic-Cartierville dans les années 50 que l’art déco. Elle célèbre le dynamisme d’une époque marquée par le parc Belmont et la ligne 17 du tramway qui reliait le centre-ville à Cartierville et qui symbolisait le progrès. Un parallèle s’établit dès lors avec la future station Bois-Franc du REM. Le soir venu, l’œuvre composée de six poteaux verticaux s’allume progressivement. Elle fait apparaître différents sujets dont l’effet scénique, laisse à la discrétion du passant, le loisir de se raconter le récit qui se déroule sous ses yeux. Ainsi, un globe lumineux éclaire l’enfant vêtu d’une tunique qui le porte vers une destination inconnue, tandis qu’un singe songeur se révèle à la lumière d’une petite sphère géodésique qu’il tient d’une seule main. L’histoire riche d’Ahuntsic-Cartierville, ses anecdotes et multiples faits divers ont inspiré les choix de l’artiste. Il les rejoue dans une mise en scène au confluent du rêve et de l’imagination, du passé et du futur.
Rappelons que la réalisation de cette œuvre s’inscrit dans le cadre des travaux de verdissement et de réaménagement des infrastructures routières sur le boulevard Laurentien et la rue Lachapelle. Ce projet est soutenu financièrement par le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal dans le cadre de l’Entente de développement culturel de Montréal.
Par montage anachronique, Louis Bouvier propose des rendez-vous entre l’ancien et le nouveau, entre artefacts du passé et formes du présent, connectant ainsi l’héritage et la tradition à certains enjeux contemporains.
Son exposition La conjugaison des pensées complexes est en tournée dans différentes Maison de la culture du Réseau Accès culture de la Ville de Montréal jusqu’au printemps 2026.