Marie-Michelle Deschamps remporte le concours sur invitation tenu par le Bureau d’art public pour la création d’une œuvre d’art pour le projet d’aménagement de la place des Arrimeurs dans l’arrondissement Le Sud-Ouest.
L’œuvre Réciprocités est composée d’une installation aux formes simples qui mettent en relation trois grandes arches en acier inoxydable et deux éléments de bronze: une frise suspendue où l’on retrouve des silhouettes de plantes découpées; et au sol, donnant l’impression de s’être détachée de l’une des arches en acier, une sculpture qui rappelle le fruit de l’asclépiade, une des plantes indigène du Québec. L’asclépiade est une plante qui défie le temps par l’intérêt que les autochtones, les explorateurs, les scientifiques, les ingénieurs et les entrepreneurs lui portent depuis toujours.
Pour créer le répertoire des spécimens botaniques qui composent la frise de bronze, l’artiste a eu accès à l’herbier de Dr .A.F. Holmes, « The Lost Flora of Montreal », qui répertorie toutes les plantes de l’île de Montréal entre 1820 et 1830. Les 16 spécimens de plantes qui se retrouvent aux alentours de l’endroit de l’implantation de l’œuvre sont illustrés sur la frise qui est suspendue à l’arche centrale.
Les profilés tubulaires en acier inoxydables qui composent les trois arches mettent l’emphase directement sur le patrimoine industriel du quartier Griffintown. Ce sont les mêmes tubes que ceux utilisés dans les manufactures d’outillage, les industries chimiques et mécaniques et la construction navale. L’artiste a choisi la forme de l’arche pour sa présence sur les bâtiments historiques et patrimoniaux du quartier mais aussi, pour marquer un seuil, un état d’entre-deux, un lieu de passage.
Réciprocités témoigne de cet échange entre le passé industriel des environs et le renouveau qui est en cours actuellement dans le secteur. Cette œuvre vient célébrer la vie qui reprend son cours au sein d’un quartier florissant.
Le travail de Marie-Michelle Deschamps explore les problématiques du processus de signification et dissèque, déconstruit et réinvente le langage pour mieux interroger la relation entre les mots et les choses, et ce, en donnant à voir entre les lignes du texte le langage comme expérience, comme espace habitable, et comme réservoir de formes esthétiques.
Marie-Michelle Deschamps détient une maîtrise en arts visuels de la Glasgow School of Art (Écosse). Elle a exposé à la Fonderie Darling (Montréal, Canada), à Ausstellungraum Klingenthal à Bâle (Suisse), au Musée d’art moderne de Luxembourg (Luxembourg), à Occidental Temporary à Paris (France) et la Galerie de l’UQO (Gatineau, Canada). Le travail de Marie-Michelle Deschamps se retrouve dans les collections permanentes du Musée d’art contemporain de Montréal (Canada), du Musée Voorlinden (Pays-Bas), de Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette (France), de la Glasgow School of the Arts Library (Écosse) et de la Caisse de dépôt et placement du Québec (Canada). Ses œuvres figurent également dans de nombreuses collections privées en France, au Canada, en Italie, en Grande-Bretagne et en Suisse. En 2019, elle est nominée au Prix Sobey pour les arts et devient récipiendaire du Programme de résidences Sobey à l’International Studio & Curatorial Program (ISCP) à New York.
L’œuvre d’art de la place des Arrimeurs est la première d’une série de quatre œuvres qui seront intégrées dans les parcs et places publiques localisés le long de la rue Ottawa.
Les autres finalistes désignés par le jury étaient le duo Marilou Lemmens & Richard Ibghy et Pascal Dufaux.