Formée de deux composantes — une installation sculpturale extérieure et une installation numérique générative dans l’usine —, Passages exothermiques réunit les pratiques de Philippe Allard et d’Alexandre Burton. Plusieurs sources d’inspiration ont guidé les artistes : une feuille en décomposition traversée par l’air et la lumière, les fluctuations de chaleur produites par le compostage ainsi que les polygones générés par la croissance des cellules. L’installation extérieure, érigée dans l’allée bétonnée menant à l’entrée principale du bâtiment sur le boulevard Henri-Bourassa Ouest, illustre ce qui se passe hors terre. Ses monolithes triangulaires semblables aux arbres d’une forêt s’animent en soirée grâce aux jeux d’ombres et de lumière. La composante intérieure, implantée dans le couloir menant au parcours éducatif au 2e étage de l’usine, propose une expérience atmosphérique représentant l’activité exothermique dans l’usine, soit ce qui se passe sous terre. Les grandes surfaces réfléchissantes des murs plongent le visiteur dans un environnement infini où les effets lumineux sont démultipliés et s’animent en sa présence.

L’œuvre a été réalisée dans le contexte de la construction du Centre de traitement des matières organiques à Saint-Laurent (CTMO), usine située dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Le CTMO de Saint-Laurent desservira les villes liées à Montréal et les arrondissements de l’ouest de Montréal, et compostera le digestat du centre de biométhanisation de Montréal-Est à partir de 2025. Conformément à la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics du gouvernement du Québec, le CTMO devait être doté d’une œuvre d’art conçue spécifiquement pour ce lieu.