Cette œuvre a fait l’objet d’expositions présentées dans les centres d’artistes AXE NÉO-7 (Hull, 1995) et CIRCA (Montréal, 1995), avant son acquisition par la Ville de Montréal en 2002. À la demande du Bureau d’art public, l’artiste est amenée à recomposer son œuvre – une partie qui était au sol ne figure plus dans la composition actuelle – afin de l’intégrer au hall d’entrée de la nouvelle bibliothèque de Parc-Extension, en 2002. La nature pédagogique de l’œuvre cadre particulièrement bien avec l’espace d’accueil, d’autant plus que la bibliothèque est située dans le complexe William-Hingston, un important pôle culturel et multiethnique.

Table des matières de supports du savoir représente un répertoire de 46 panneaux sur lesquels figure une énumération de matériaux servant de supports aux savoirs écrits, artistiques ou scientifiques. On trouve dans cette nomenclature anachronique les noms de matières variées : de l’acajou au zinc, en passant par l’ardoise, la fibre optique, le papyrus ou encore le vinyle. Chaque mot est gravé dans un panneau de gypse peint en blanc. Au moyen de différentes techniques, la lettrine est réalisée à l’aide du matériau auquel le mot fait référence. Ce traitement de la capitale, ainsi que sa mise en relief dans un carré, reprend dans une facture contemporaine le travail ouvragé des enlumineurs du Moyen Âge.

Retraçant littéralement et matériellement l’histoire des savoirs et de leur communication, cette table des matières illustre l’intérêt particulier que porte l’artiste au langage et à ses éléments constituants.

L’œuvre a été acquise par la Ville de Montréal, en vertu de la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics du gouvernement du Québec, telle qu’elle s’applique aux bibliothèques, à l’occasion de la construction de la bibliothèque de Parc-Extension au sein du complexe William-Hingston.