Jacques De Tonnancour
Cosmos
1966
Présentation de l'oeuvre
La murale se trouve sur les murs de l’escalier menant au premier étage de la bibliothèque. Elle est visible dans son ensemble à partir de l’étage, le rez-de-chaussée n’offrant qu’un point de vue en contre-plongée.Il s’agit d’une murale tripartite peinte à l'huile et composée de matériaux différents collés sur toile (fils à pêche, papiers de soie, morceaux de tissus). Un réseau d'éléments organiques circule à travers les trois parties de la murale comme des particules en orbite. Ils prennent leur origine de façon aléatoire directement à partir de la couleur « appliquée par couches successives et frottées, usées et érodées jusqu'à exprimer des millénaires d'usure de la matière » (Jacques de Tonnancour, cité sur la plaque d’identification). Il en ressort des formes abstraites dans un espace sidéral où s’équilibrent deux univers en perpétuelle tension, symbolisés par des teintes de rouge et de bleu.
Cette œuvre de l’artiste, qui est reconnu pour le grand intérêt qu’il porte aux éléments naturels, s’inscrit dans une série de tableaux-fossiles à travers lesquels la présence du paysage se fait marquante : « L’espace du paysage, de la plaine sans fin, se mue ainsi en des planches patinées empreintes de codes exhumés, de découvertes géologiques et cosmiques.»1 Présentée dans la rétrospective de l’artiste au Musée d’art contemporain de Montréal en 1999, il s’agit, selon les experts, d’une pièce maîtresse de sa production picturale.
1. Josée Bélisle, « Jacques de Tonnancour : La poésie silencieuse du paysage intérieur », dans Pierre Bourgie, Jacques de Tonnancour : De l’art et de la nature, Montréal, Liber / Musée d’art contemporain de Montréal, 1999, p. 14.
Événements associés
La murale est commandée en 1965 par la compagnie Dow O’Keefe afin d’orner le hall du planétarium Dow (commandité par cette même compagnie). Il s’agit donc d’un don à la Ville de Montréal. À la suite de rénovations au planétarium et étant donné l’état de détérioration avancée de la murale, l’œuvre quitte en 1995 son lieu d’origine afin d’être entreposée. En 1999, le Musée d'art contemporain de Montréal restaure la murale pour qu’elle figure dans la rétrospective de Jacques de Tonnancour (17 juin 1999 – 21 novembre 1999). Elle est par la suite installée dans la nouvelle bibliothèque de Pointe-aux-Trembles.
Jacques De Tonnancour
Jacques de Tonnancour étudie à l’École des beaux-arts de Montréal, de 1937 à 1940, avant de poursuivre sa formation à la Montreal School of Art and Design, sous la direction d’Arthur Lismer, membre du Groupe des sept. En 1948, il est l’auteur du manifeste Prisme d’yeux (cosigné par une pléiade d’artistes, dont Alfred Pellan). Il devient professeur à l’École des beaux-arts en 1954 et poursuit son enseignement à l’UQAM jusqu’en 1982. À la fin de sa vie, il se consacre à sa passion pour l’entomologie. Quelques œuvres intégrées à l’architecture ont été signées par l’artiste, notamment à la station de métro Place-Saint-Henri et à l’Université de Montréal.
Prix et distinctions
- Prix Marcel Couture, 2002
- Nommé Officier de l'Ordre national du Québec, 1993
- Doctorat "honoris causa" décerné par l'Université McGill, 1990
- Nommé Professeur émérite par le conseil d'administration de l'UQAM, 1989
- Doctorat "honoris causa" décerné par l'Université Concordia, 1986
- Nommé Officier de l'Ordre du Canada, 1979
- Prix Louis-Philippe Hébert de la Société Saint-Jean Baptiste, 1979
- Médaille du Conseil des arts du Canada, 1968
- Premier prix au Winnipeg Show, 1958
- Prix à la Biennale de la Galerie nationale du Canada, 1957