Cette effigie de Jean Drapeau, plus grande que nature, perpétue l'image du personnage public s’adressant à ses commettants et interlocuteurs, dans un geste qui lui fut caractéristique, où bras et mains ponctuent le discours. La présence de ce monument devant l'hôtel de ville de Montréal souligne le lien étroit que le maire a su tisser entre les Montréalais et l'administration municipale pendant plus de 30 ans, soit de 1954 à 1957 et de 1960 à 1986. La statue est posée de plain-pied, prête à accueillir les visiteurs, comme le fit si souvent M. Drapeau au cours de ses nombreuses années à la mairie de Montréal. Des lunettes bien calées, sourire en coin, le Jean Drapeau des années 1970 est représenté ici, vraisemblablement en train d’expliquer un projet aux passants venus le voir. Dans la création de cette œuvre, d’une empreinte très réaliste, l'artiste montréalaise Annick Bourgeau s’est appuyée sur une abondante documentation photographique et s’est laissé guider par les commentaires des proches de M. Drapeau. La statue de l’ancien maire de Montréal a été commandée par l’Industrielle Alliance.

Né à Montréal en 1916, l’avocat et homme politique Jean Drapeau est élu maire de Montréal en 1954. Après sa défaite en 1957, il fonde le Parti civique de Montréal en 1960 et sera réélu sous cette bannière jusqu’en 1986. Jean Drapeau modernise l’administration municipale, enclenche le processus conduisant au vote universel des citoyens et poursuit l’annexion de municipalités enclavées dans la ville. Le maire offre aux Montréalais d’importantes infrastructures, dont le métro et les maisons de la culture. Montréal rayonne à l’étranger grâce à l’Exposition universelle de 1967, aux Jeux olympiques d’été de 1976 et aux Floralies internationales de 1980. Jean Drapeau préside également le conseil d’administration de la Communauté urbaine de Montréal, de 1970 jusqu’à son départ de la mairie. Il occupe ensuite le poste d’ambassadeur du Canada à l’UNESCO, de 1987 à 1991. Il meurt à Montréal en 1999.