À droite du majestueux hall d’entrée, surplombé d’une mezzanine à balustrade de marbre de style néoclassique dans l’édifice Gaston-Miron, se trouve l’ancien bureau du conservateur où se situe la fresque de style baroque d’Hector Végiard qui orne l’entièreté du plafond. À l’image de la tradition des intérieurs néohistoriques du XIXe siècle, la fresque a été restaurée en 1992. Les murs ont toutefois été repeints.

Peinte à l’huile sur une fine couche de plâtre, la fresque est divisée en trois sections. La partie centrale illustre une allégorie de la musique. L’artiste demeure relativement fidèle à l’iconographie traditionnelle de la musique, créé par Cesare Ripa, érudit italien du XVIe siècle et auteur de l’Iconologie . La musique est personnifiée par une femme aux seins dénudés, tenant son attribut d’une main, une lyre, instrument des dieux antiques , puis de l’autre pointant un autre instrument reposant sur une partition, des feuilles de laurier et une trompette. Sa nature divine est évoquée par sa nudité et son drapé baroque voltigeant à ses côtés, propulsé par une force invisible. Quelques chérubins ou putti parsèment l’œuvre; l’un note une mélodie à l’aide d’une plume, un autre joue de la flûte et, à ses côtés, un troisième joue du tambourin. Quatre médaillons à l’effigie de personnages historiques entourent la scène : François-Xavier Garneau, historien; William Shakespeare, dramaturge; Molière, le dramaturge et acteur et, finalement, le maréchal Joseph Joffre.

Deux caissons se trouvent de part et d’autre de la scène principale. Au centre du premier se trouve un motif allégorique constitué de livres empilés, d’un encrier et d'une plume, d’un chandelier et d’un sablier. Sur un des livres est inscrit « La Cité des Livres » et sur l’autre « Tempus Fugit – Laboremus », une expression latine qui signifie « Le temps fuit – Travaillons ». L’ensemble est entouré de branches de laurier, symbole de vertu . Au centre du caisson au fond de la pièce se trouvent un ensemble d’instruments de musique et une partition de musique empilés sur des branches de laurier.

L’ensemble du décor est rehaussé d’entrelacs et de motifs inspirés de la Renaissance. Autour des caissons se déploie une bordure à modillons, denticules et oves surmontant une large frise à rinceaux. On retrouve aux quatre coins du plafond la signature d’Hector Végiard et celle de trois autres artistes, E. Végiard, J. H. Houde et Napoléon Fournier.

À son entrée en service comme conservateur de la Bibliothèque municipale, en 1930, Félix Desrochers engage Hector Végiard aux fins d’effectuer une fresque au plafond et sur les murs de son bureau. Hector Végiard avait à cette époque 60 ans.