Alfred Laliberté
La fermière
1915
Présentation de l'oeuvre
La fontaine est formée d’un imposant socle de forme hexagonale sur lequel sont posés quatre bronzes représentant des personnages. À l’est, un garçon nu tient dans ses bras un saumon; à l'ouest, un autre garçon tire l'oreille d'un veau alors qu’un troisième, au nord, garde dans ses bras un dindon qui se débat. Le socle est surmonté au sommet d’une fermière tenant sur sa hanche un panier de victuailles. Finalement, trois grenouilles et trois petites tortues ornent également l’ensemble, alors que six grosses tortues placées par paires debout dans le bassin crachent de l'eau.Érigée dans une ville en développement au moment où l’exode rural bat son plein, l’œuvre se rattache au patrimoine et aux valeurs traditionnelles canadiennes-françaises. Elle représente fidèlement le nationalisme et la célébration de l’agriculture, caractéristiques du courant du terroir qui marque alors les arts au Québec. L’œuvre ne se détourne cependant pas du réalisme et de la contemporanéité de la scène. En fait, la fontaine, qui d’ailleurs était utilitaire puisqu’elle servait à alimenter l’endroit en eau, représente les activités d’un marché public et le quotidien de son époque.
Il est à noter que ce monument est considéré comme important dans la carrière de Laliberté puisqu’il constitue le coup d’envoi qui lui permettra d’obtenir par la suite plusieurs commandes publiques.
Événements associés
Pour plusieurs, La fermière est un hommage à Louise Mauger, l’épouse de Pierre Gadoys. Arrivé à Ville-Marie en 1648, ce dernier obtient la première concession de terre de la ville. Louise Manger est ainsi considérée comme la première fermière de Montréal.
Si cette interprétation ne fait pas consensus, l’œuvre souligne incontestablement la participation des femmes dans le développement du Québec.
Alfred Laliberté
Né en 1878 à Sainte-Élizabeth-de-Warwick, dans la région des Bois-Francs, Alfred Laliberté reçoit une formation au Conseil des arts et manufactures à Montréal et, à 23 ans, part étudier à la prestigieuse École des beaux-arts de Paris. Il rentre au Canada en 1907 et devient professeur à l’École des beaux-arts de Montréal en 1922.
Créateur prolifique, il réalise plus de 920 sculptures. Certaines représentent des personnages importants de l’histoire, dont les statues des pères Brébeuf et Marquette à Québec, alors que d’autres évoquent plutôt des traditions rurales et des légendes, comme la série de bronzes commandée par le gouvernement québécois en 1928. Il a longtemps été considéré comme « le sculpteur national ».
Créateur prolifique, il réalise plus de 920 sculptures. Certaines représentent des personnages importants de l’histoire, dont les statues des pères Brébeuf et Marquette à Québec, alors que d’autres évoquent plutôt des traditions rurales et des légendes, comme la série de bronzes commandée par le gouvernement québécois en 1928. Il a longtemps été considéré comme « le sculpteur national ».
Prix et distinctions
- doctorat Honoris Causa, Université de Montréal. , 1940